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Un lieu public, une personne accroche mon regard et c’est parti. Le manège commence, mon imagination la suit, j’interprète ses airs, son pas. Chacun de ses gestes entraine un enchainement d’idée et voilà que sa vie imaginaire prend forme. Peu importe qui elle est, où elle se rend, son nom ou sa véritable histoire, c’est le fantasme que j’en ai qui est important. Je crois que c’est un fantasme très commun, la reconstruction de la vie d’un autre par les signes directs de sa personne à l’instant où je la croise. Il en va de même d’un lieu qui m’intrigue, d’une voix, d’un son ou toute autre chose suggérant le transport imaginaire.

Mais là la situation se retourne et je deviens l’objet de mon imaginaire. Quelques vieilles photos au fond d’un tiroir étalent devant moi une vie qui fut la mienne et dont je ne me souviens que par suites non alignées de minuscules points. Je me vois entourée d’amis que je n’ai plus dans des lieux qui ne sont plus à moi. Qui était vraiment cette personne là. Je ne suis plus cette jeune fille rose, ça c’est une certitude. Mais le manège se met en marche également. Qui serais-je devenue si j’avais suivi cette voie là, si j’étais restée accrochée à cette vie là. C’est une gymnastique troublante que de s’observer en tant qu’inconnue. Je me souviens de cette période comme une phase de transition, phase semblable à un voyage en train. Ce qui est arrivé avant est important tout comme ce qui vient ensuite. Là est la vraie histoire mais le voyage du premier point au second est la condition obligée au déroulement de ladite histoire. Tout le monde se fout éperdument de ce moment de passage qui n’est pourtant pas vide. Et je l’ai presque oubliée cette fondation, ce moyen de transport d’une vie à une autre. Pourtant ces photos s’imposent, elles ont quelque chose à me dire alors même que je suis à nouveau dans un train, cette même phase mais dix ans plus tard. Voilà l’écho porté par l’imaginaire, le miroir que peut être je cherche à voir sans qu’il existe, créant des correspondances qui n’ont pas lieu d’être. Ou bien cette trouvaille d’un dimanche de rangement est une clef vers des réponses et l’indication d’une direction.

 

C’est une idée séduisante celle des signes, un peu trop facile peut être.